Certains journalistes m’ont déjà posé la traditionnelle question : Au lendemain de votre élection, quelle sera votre première décision ? Je ne trouve pas la question pertinente : notre écosystème forme un tout. Vouloir prendre des mesures isolées en direction des propriétaires, des éleveurs, des entraîneurs ou des jockeys, travailler sur l’avenir des hippodromes parisiens sans tenir compte du fonctionnement des hippodromes en région, proposer des améliorations aux acteurs des courses sans les relier à une politique vis-à-vis des publics et des parieurs c’est oublier que chaque maillon de la chaîne influe sur le maillon suivant.
Il faut reconstruire les bases de notre fonctionnement et de notre politique et ne plus traiter les sujets un par un, indépendamment les uns des autres.
On veut développer un plan « propriétaires ». C’est une telle évidence que, depuis que je siège au Comité, j’ai entendu chaque candidat proposer de remettre le propriétaire au centre du fonctionnement de France Galop. Mais un tel axe n’a de sens que s’il est soutenu par une politique d’allocations qui propose une visibilité sur le moyen terme, visibilité rendue possible par le dynamisme retrouvé du PMU. On veut faire revenir les propriétaires sur les hippodromes pour qu’ils y retrouvent l’ambiance conviviale qui doit être celle d’un loisir vivant et moderne. On ne le fera pas devant des tribunes vides et sans une ambition forte et donc avec une politique volontariste en direction du publc.
On veut redonner vie à nos hippodromes parisiens trop souvent désertés mais on oublie en général de s’inspirer des modèles qui fonctionnent en région, des grandes fêtes populaires qu’on regarde de loin, depuis Paris et auxquelles les dirigeants nationaux ne viennent que si rarement.
On ne peut pas vouloir avoir une vision globale de l’avenir du Galop sans préparer le moyen et le long terme et associer les jeunes à la construction de notre stratégie. Je proposerai de réunir à intervalles réguliers un panel de jeunes de moins de 35 ou 40 ans entrés récemment dans notre institution comme propriétaires, comme éleveurs, comme cavaliers (Gentlemen et Cavalières, courses des Grandes Écoles) et qui pourront avec nous travailler à la nécessaire ouverture du Galop vers l’extérieur. Ces jeunes militent déjà pour certains d’entre eux dans les associations représentatives de propriétaires et d’éleveurs. Il faut leur donner une porte d’entrée dans notre fonctionnement et partager avec eux la construction de notre avenir.
Reconstruire les fondations de notre écosystème ne consiste pas à considérer les enjeux un par un mais bien à construire l’attractivité des courses dans son ensemble.