Être Président de France Galop c’est aussi être un administrateur majeur du PMU à parité avec le Trot. C’est une lourde responsabilité qui justifie notamment la disponibilité qu’il faut assumer pour garantir la bonne exécution de leur mission. Statutairement le Président du Trot comme celui du Galop sont chacun accompagnés par un second représentant de la discipline qui doit nécessairement être au fait des dossiers relatifs à l’activité des paris hippiques et former ensemble une équipe solidaire. Le Conseil d’Administration ne doit pas se comporter en « Conseil de Surveillance » qui approuve la politique qui lui est présentée. C’est bel et bien au Conseil d’Administration d’élaborer la stratégie et au management de l’appliquer. Il ne faut jamais oublier que le PMU est notre bras armé essentiel. Le PMU est le principal générateur de nos ressources. Il ne faut jamais le perdre de vue.
J’ai confiance dans le management du PMU qui corrige progressivement le errements de la gestion précédente et notamment la politique de réduction de l’offre dont on paye aujourd’hui les conséquences. J’ai suivi avec assiduité les exposés de Richard Viel et d’Emmanuel Malecaze-Doublet devant le Comité de France Galop et apprécié leurs projections volontaristes sur la densification du réseau de points de vente et la conquête de nouvelles cibles de clients. La stratégie du PMU est notre stratégie. Elle doit être challengée, adaptée aux impératifs de croissance de notre filière. La période de repli sur soi et de gestion de la décroissance doit être définitivement derrière nous.
Je souhaite néanmoins une communication plus transparente et réaliste. Le discours délibérément auto satisfait visant à se féliciter d’une croissance des enjeux de 2% alors que l’inflation est supérieure à 5% ne peut être convaincant. Par ailleurs le bon sens commande de raisonner en Produit Brut des Jeux (ce qui reste dans les caisses) plutôt qu’en chiffre d’affaires. Selon le dernier rapport de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) relatif au premier semestre 2023, ce PBJ serait en hausse de 1%. Enfin, j’ai souvent demandé au PMU de communiquer sur l’évolution de ses parts de marchés ce qui permet une comparaison utile, même si elle est défavorable. C’est une question de transparence nécessaire dans un univers devenu concurrentiel.
Quelques semaines après son arrivée à la tête du PMU, le Président Viel a livré ses premières impressions et notamment son jugement particulièrement sévère sur les retards de modernisation du système informatique du PMU, retards pour une large part conséquences des coupes sombres faites par l’équipe de Cyril Linette dans les plans de développement initiés en 2014 et 2015. C’est en effet un point stratégique qui demandera des investissements lourds qu’il faudra soutenir. Ces investissements devront prendre en compte l’inévitable évolution des prises de paris par internet dont la croissance tarde à se manifester (+ 4% de comptes parieurs actifs quand même selon le rapport de l’ANJ).
Avec le marketing, l’informatique est sans aucun doute le cœur de métiers du PMU. Installé dans un immeuble commun, le PMU pourra sans doute faire bénéficier le Galop (et peut-être aussi le Trot) de son expertise technique pour faire évoluer l’informatique des Sociétés de Courses.
Aux dires même du Président du PMU, la collaboration entre le PMU et France Galop s’est considérablement renforcée ces dernières années, notamment pour optimiser les calendriers, pour mieux anticiper les courses creuses et fixer un ordre des courses favorable au chiffre d’affaires. On doit aller plus loin et participer de manière plus opérationnelle à la construction de la stratégie. Il est nécessaire qu’à France Galop une réflexion soit pilotée sur le développement, les nouvelles technologies, les relations avec les parieurs. Il fut un temps où une Commission « parieurs » permettait à France Galop d’avoir un lien direct avec nos clients. Je n’ai jamais pu obtenir qu’elle soit reconstituée.
Ces sujets feront l’objet d’une attention particulière et d’une démarche volontariste et proactive au sein de France Galop.