Notre écosystème est le point de rencontre de nombreux enjeux financiers et d’intérêts parfois divergents dont France Galop doit garantir à la fois l’équilibre et la parfaite honnêteté.
Personne n’imagine investir dans un système dans lequel il n’a pas confiance. C’est vrai pour les parieurs qui ne pourraient jouer sur des courses qu’ils estiment peu ou pas régulières. C’est vrai pour les propriétaires et les éleveurs qui ne peuvent imaginer investir s’ils sont envahis par les doutes. C’est vrai pour les entraîneurs et les jockeys qui ne peuvent exercer leur métier qu’avec la conviction que les autorités auxquelles ils sont confrontés sont justes et indépendantes.
La confiance est dans ce domaine notre bien le plus précieux et la transparence doit être le meilleur moyen de l’entretenir.
Pour avoir occupé un certain nombre de responsabilités au sein du système juridictionnel de France Galop et avoir la prétention de bien le connaître, je commence par affirmer ici ma confiance dans les procédures de contrôle de la régularité des courses et dans les hommes et femmes qui les assurent. Dans le même temps, il n’est pas possible de ne pas prendre en compte le ressenti de nombre d’acteurs des courses lorsqu’ils expriment des doutes.
Les Commissaires
Élu Président de France Galop, je respecterai parfaitement la totale indépendance du travail des commissaires dont je serai même le garant. Mais je travaillerai en étroite collaboration avec le Conseil Juridictionnel pour que les Commissaires aient les moyens de remplir leurs tâches dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, la qualité des moyens vidéos permettent de rendre des décisions très argumentées mais aussi de toujours mieux les expliquer aux acteurs des courses concernées. Une bonne décision est une décision bien comprise. Or ces moyens vidéos sont en évolution perpétuelle et il faudra suivre ces progrès technologiques et permettre les investissements nécessaires. J’ajoute que sur la base de ces nouveaux outils la communication des commissaires a fait beaucoup de progrès. Communiquer plus et mieux c’est servir toujours plus et mieux cette transparence générale que j’appelle de mes vœux.
La lutte contre le doping
On a tout dit – et son contraire – sur les procédures du contrôle anti-doping. Je sais la qualité reconnue de notre laboratoire et l’honnêteté du traitement des résultats. Il n’en subsiste pas moins, dans l’esprit d’un certain nombre de personnes, des doutes que je ne veux pas ignorer. Je ne crois pas qu’il soit possible d’organiser réellement l’indépendance de notre laboratoire. Le nombre de prélèvements réalisés pour les courses hippiques (Trot + Galop + expertises étrangères) sont tellement nombreuses que même si le laboratoire est statutairement indépendant il sera toujours possible de suspecter un manque d’indépendance vis-à-vis d’un client qui représenterait toujours un volume de commandes et un budget aujourd’hui supérieur à 10 millions d’euros par an.
Aussi c’est dans cet esprit que je ferai auprès du Trot, de la Fédération et de nos tutelles des propositions afin de mettre en place une autorité scientifique de contrôle et de surveillance qui accompagnera le laboratoire dans ses missions et pourra lui décerner le label nécessaire pour gagner la confiance du plus grand nombre.
De nombreux acteurs des courses proposent de revoir la temporalité des contrôles. Je partage cet avis. Les produits interdits ont considérablement évolué ces dernières années. Certaines substances disparaissent très rapidement, d’autres sont invisibles dès lors qu’un produit « masquant » est administré. En multipliant les contrôles à l’entrainement, mais aussi à la déclaration de partants, on doit montrer qu’à tous moments les services en charge des contrôles peuvent intervenir. Il sera également indispensable de renforcer notre collaboration avec les autorités hippiques des pays frontaliers afin que les compétiteurs en provenance de l’étranger soient soumis aux mêmes contraintes de contrôle, notamment à l’entraînement, que les chevaux français.
Pas de tolérance pour les tricheurs.
La transparence et la collaboration avec la tutelle
Enfin, il est impossible de ne pas examiner des doutes exprimés sur la pourtant nécessaire complémentarité du travail des Commissaires de France Galop et des services de la Police des Courses et Jeux du Ministère de l’Intérieur. Les moyens déployés par les services de police pour garantir la régularité et l’honnêteté de notre fonctionnement sont nécessaires. Ces moyens (écoutes, filatures, investigations diverses…) relèvent des pouvoirs de police sous le contrôle de la justice et ne peuvent être délégués à une Société de courses. Nous devons nous réjouir d’une collaboration qui doit être harmonieuse. Mais pour garantir la sérénité de cette collaboration elle doit se fonder sur des règles et des procédures claires, comprises par tous les acteurs des courses. Ce n’est aujourd’hui pas le cas.
Peut-être est-ce affaire d’un meilleur dialogue avec la tutelle exercée par le ministère de l’Intérieur. Peut-être est-ce affaire de communication et d’un dialogue plus avancé avec les acteurs des courses à travers leurs associations représentatives. Ce dossier me semble devoir être traité rapidement.
Enfin, je réclame depuis longtemps la mise en place d’un livret signalétique numérique qui à terme sera consultable à partir de la puce d’identification que chaque compétiteur possède. Les livrets signalétiques d’aujourd’hui sont dépassés et parfois sujets à des contestations suspectes. A chaque intervention de ma part, on me répond que ce n’est pas du ressort de France Galop mais du SIRE qui gère les livrets signalétiques. Nos relations avec le SIRE, l’IFCE, le Ministère de l’Agriculture doivent permettre de faire avancer rapidement ce dossier technique.