Non, il ne peut s’agir d’un tabou. Toutes les grandes entreprises, toutes les organisations professionnelles ont un service dédié au lobbying habillement baptisé dans la plupart des cas « direction des affaires publiques ». Nous pas !
Et pourtant nous ne manquons pas de moyens pour faire passer nos messages à différents niveaux, gouvernement, parlement, collectivités territoriales.
Au niveau gouvernemental
Dans nos Comités siègent es-qualité un représentant du Ministère du Budget et des Comptes Publics et un du Ministère de l’Agriculture. Ils ne doivent être considérés comme des censeurs de nos décisions mais comme des partenaires, des appuis nécessaires pour alimenter les ministres et les cabinets en propositions. Il faut reconstruire ces accords de long terme qu’avaient en leur temps négocié Jean-Luc Lagardère ou Bertrand Bélinguier mettant en avant, sous la formule gagnant-gagnant que la bonne santé de notre Institution profitera d’abord et en tout premier lieu au budget de l’État. En dehors des périodes de crise (France Galop a parfaitement su faire jouer ses réseaux pour passer la période du Covid), nous n’entretenons que peu de relations avec les ministres. Ils viennent à Vincennes à l’occasion du Prix d’Amérique. Ni à l’Arc de Triomphe, ni au Grand Steeple.
L’Institution des Courses est sous la triple tutelle des Ministères du Budget, de l’Agriculture et de l’Intérieur. Mais je regrette qu’on ne cherche pas à établir des liens avec d’autres ministères qui pourraient nous apporter un appui. Je dis à l’envi que le nombre d’hippodromes français constitue un atout. Alors parlons-en avec le Ministre en charge de l’Aménagement des territoires. Les hippodromes sont des espaces naturels, remarquablement entretenus, et pour les hippodromes urbains, des poumons verts des villes. Alors, montrons-le au Ministre en charge de l’Écologie. Nos jockeys sont des sportifs mais jamais nous n’invitons le Ministre des Sports ! Il faudra à l’évidence tisser des liens nouveaux.
Dans nos territoires
Pour nous appuyer dans nos démarches, il faut nous appuyer sur notre formidable maillage territorial des hippodromes. Lors des grands événements en région, il est fréquent d’y rencontrer le député, le sénateur, le Président du Conseil Départemental ou Régional, les maires…. Autant d’élus qui, si on s’y consacre, si on les nourrit de nos revendications, seront d’indispensables ambassadeurs de notre Institution. Auteuil et Longchamp appartiennent à la Ville de Paris. Mais se souvient-on que Madame Hidalgo est venue à Longchamp une demi-heure pour l’inauguration et jamais depuis. Quant à Auteuil… on n’en parle même pas.
Et la société civile
Mon activité professionnelle m’aura permis de proposer au Medef d’organiser son « Université d’Été » à Longchamp et depuis, cette « grand-messe » patronale s’y est fixée chaque fin du mois d’août. Les Premiers Ministres et la moitié des membres du gouvernement y font leur rentrée politique. N’est-ce pas une occasion pour poursuivre nos contacts ? Bien sûr que si. Mais c’est aussi l’occasion d’initier des discussions avec de très nombreux chefs d’entreprise, de parler sponsoring ou propriétariat. Tant de membres importants de ce qu’on appelle la société civile sont à Longchamp pendant deux jours qu’on ne peut passer à côté.
La plupart des sujets que nous aurons à traiter avec les autorités publiques concernent les courses, pas seulement le Galop. Un responsable des liens avec les élus est intégré à l’équipe de la Fédération Nationale des Courses Françaises. Je proposerai au Trot de mutualiser ces efforts et d’étoffer ensemble nos nécessaires démarches.