On a coutume – et à juste titre – de dire que les propriétaires et les parieurs, sont par leurs contributions, les piliers de notre Institution. On oublie souvent d’y ajouter les bénévoles sans lesquels les sociétés de courses ne fonctionneraient pas et sans lesquels le fondement de la Loi de 1901 n’aurait plus de justification.
Depuis que je milite dans les instances des courses, j’entends parler de la crise du bénévolat qui se traduirait inéluctablement par une forte chute des vocations susceptibles de pourvoir les différents postes de responsabilités au sein des sociétés de courses, principalement en région. On a eu longtemps tendance à noircir le tableau mais il est juste de souligner que le bénévolat a tendance à se raréfier dans un certain nombre de contextes.
Les bouleversements des calendriers issus du développement de réunions Premium dans les régions tous les jours de la semaine sont venus compliquer le recrutement de bénévoles facilement disponibles n’importe quel jour de la semaine. Il est en effet difficile de concilier une vie professionnelle active et une collaboration bénévole un mardi ou un mercredi de manière régulière. Or le bénévolat ne saurait être le seul apanage de retraités enfin libérés d’un carcan professionnel. La difficulté est donc de plus en plus sensible pour recruter un nombre suffisant de commissaires à la fois compétents et disponibles.
Je suis donc bien conscient des limites de notre modèle mais je reste fondamentalement attaché au principe du bénévolat. J’entends ici ou là les arguments de ceux qui voudrait envisager une rémunération des bénévoles et j’ai été interrogé sur ce point. Ma réponse est nette : je considère que la rémunération des bénévoles conduirait à une mise en danger de nos équilibres.
Elle serait d’abord en contradiction même avec la notion de bénévolat qui fonde la Loi de 1901. Or ce socle associatif est essentiel pour le fonctionnement de notre association. Nos sociétés de courses perdraient le statut associatif et se trouveraient ipso facto dans une situation financière – et fiscale – compliquée. D’ailleurs, c’est méconnaître la situation budgétaire de nombre d’hippodromes pour imaginer qu’on puisse partout payer un président, un monsieur « sécurité » ou des commissaires. Quant à l’idée de ne rémunérer que les animateurs des sociétés les plus importantes c’est oublier que certains bénévoles donnent beaucoup plus de leur temps sur un « petit » hippodrome rural que sur l’hippodrome d’une grande métropole. Ayant siégé au Fond Commun des Courses, je peux témoigner du nombre de dossiers qui montrent qu’un box de passage sera monté par les membres du Comité ou que les barres d’appel seront réparées avec les moyens du bord.
Soyons clair, il ne saurait y avoir une distorsion entre le traitement des bénévoles selon l’importance de l’hippodrome. Je considère d’ailleurs comme un principe de management majeur que l’exemple doit venir d’en haut.